L’ignorance, Milan Kundera
Avant le 8 décembre – Raconte nous, on t’expose : Appel à témoignage autour des explorations en montagne.
Le 8 décembre à partir de 20h – Soirée de lancement :
- Projection de « The Call of Siren », exploration d’un Big Wall en approche Kayak autonome Par Symon Welfringer, avec Silvan Schüpbach et Matteo Della Bordella,
- Rapides échanges autour du film,
- Projection de « Trinité », exploration du Tengi Ragi Tau, Sommet d’une vallée peu fréquentée du Népal, par Pierre Schefler avec Symon Welfringer, Charles Noirot et Silvan Schüpbach,
- Rapides échanges autour du film,
- Projection de « Brothers in arms », réalisé par Ambroise Abondance avec Pierrick Fine,
- Discussion autour des films et de l’aventure, en présence de Nadia Royo Cremer,
- Performance sonore, Léo Berman, récits d’aventure.
Au programme du 8 décembre au 2 janvier – en visite libre :
- Exposition photos, « les visages de l’exploration », par les éditions Paulsen
- Exposition graphique, planches du roman graphique « Descension », de Thomas Luksengerb
- Exposition sonore « Récits d’aventure », par Léo Berman.
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À propos de l’exposition sonore de Leo Berman :
Jusqu’au 7 décembre, nous recueillons des témoignage d’expéditions en montagne.
Partir en expédition.
Revenir.
Garder la trace.
Note d’intention :
Vous avez dit expédition? Je n’aime pas ce mot.
Je préfère parler d’aventure ou d’exploration.
Qu’est ce qui rend ces gens si fascinant.e.s ? Ce ne sont pas leurs exploits, mais leur capacité à se libérer du besoin de contrôle, une difficulté dont on parle peu. Pourtant, s’extraire du besoin de contrôle relève d’un travail mental constant. Un exercice rendu d’autant plus difficile qu’il fait généralement intervenir des décisions collectives : il ne suffit pas de savoir faire un choix pour soi-même, mais pour un groupe. Reste que l’aventure est avant tout une dévotion à la vie. Il semble important de rappeler que, pour toutes ces personnes qui partent, l’objectif qui prime sur l’exploration est avant tout de : revenir
Dans l’aventure il y a bien sûr l’objectif principal, un sommet à atteindre, un océan à traverser, une performance technique. J’aimerais tourner le regard vers un aspect moins spectaculaire et dans lequel se trouve selon moi tout l’enjeu des difficultés : accepter l’inconnu. Rassembler des récits et mettre en valeur la capacité de ces hommes et de ces femmes à maîtriser cet art, dans sa globalité. C’est l’un des défis majeurs de notre époque. C’est pour cette raison qu’il génère des passions aussi radicales.
La première chose que nous rencontrons c’est le sentiment de vulnérabilité. Le plus difficile c’est de ne pas la masquer, ni la subir, mais de l’accepter. Il faut laisser l’incertitude de l’instant nous pénétrer. Douter ce n’est pas grave. Avoir peur c’est normal. Paniquer, c’est interdit. Ceux qui sont partis explorer le savent. La précarité qui résulte d’une situation d’urgence génère une tension. Cette tension possède une force incroyable si on parvient à en tirer profit. Elle oblige à trouver une solution. Elle aiguise les sens.
Quand elle apparaît dans les yeux des gens ou sur une image, il n’y a rien de plus beau à voir. J’aimerais pouvoir la mettre en valeur dans cette exposition.